Vinça Monadé a débuté son apprentissage par des études de graphisme, puis a étudié dans l'atelier d'Amore aux Beaux-Arts de Paris. Elle achève ses études par une licence d'Histoire de l'Art et découvre avec passion l'art du Moyen-Âge et les Primitifs italiens. Vinça Monadé s'intéresse ensuite à la sérigraphie et fréquente l'atelier parisien de Jérôme Arcay. Vinça Monadé commence par explorer le trait. À travers la délicatesse de ses dessins, elle parvient par l'expression plurielle du trait à se réapproprier la nature environnante : « J'aime le trait, "au naturel" ou abstrait. De la nature ou hors nature, l'expression du trait est plurielle. 

Si le dessin et sa ligne tremblante, voire hésitante, furent la source première, le goût pour le trait évolue, se métamorphose, se raidit jusqu'à ce que la ligne se brise. Le temps faisant son oeuvre, le trait si présent jusqu'alors tend progressivement à disparaître au profit du motif, de la surface et la couleur. » Dans ses expérimentations plus récentes, « Couleurs des champs », Vinça se tourne vers le fragment, des formes ancrées dans son imaginaire et dans ce qui l'entoure. 

Encore une fois, elle s'inspire de la nature et des champs qui l'entourent au quotidien, et qu'elle observe au gré des saisons. La forme est pensée comme un dyptique ; elle est unité et fragments. La couleur est pour elle réminiscente des enluminures médiévales, et c'est sa plénitude et sa force qui vient nourrir la surface, qui à son tour et selon un jeu de combinaisons, vient la nourrir à son tour. L'artiste explore aussi la céramique, autour du même thème, transposant ces surfaces en modules. L'association est ici ouverte et libre, les volumes et les textures se combinant à l'envi : « J'ai cherché à mêler le grain de la chamotte à la douceur d'une terre lisse, à utiliser des argiles de couleur et d'enduits proches de la matité de la gouache, dont quelques émaux viennent enrichir les surfaces. »